samedi 3 février 2018

Comparaison des utilisations d'images entre Wakfu TCG et Krosmaga

Le jeu Krosmaga est sorti en février 2017, soit environ 5 ans après l’arrêt de Wakfu TCG, qui a stoppé sa production en décembre 2011.

Dès la fermeture de Wakfu TCG, de nombreux post de forums ont proposé une version virtuelle du jeu physique Wakfu TCG.

Ici nous allons comparer la réutilisation de nombreuses illustrations de Wakfu TCG pour le jeu Krosmaga.

Prenons comme exemple la classe Iop, parmi les cartes présentes au lancement de Krosmaga, 9 des 10 Iops réutilisent des illustrations tirées de Wakfu TCG. En voici la liste:


Wakfu TCG Krosmaga
Nom Image Nom Image Illustrateur
Tomla Klass

Tomla Klass Kim Ettinoff (Tcho)
Katsou Mee

Katsou Mee

Xavier Houssin
Chuck Maurice

Chuck Maurice

Xavier Houssin
Do

Do

Romain Pergod (Sephy)
Bond

Felida

Stab
Colère de Iop

Archille

Carlos Pardo (Made)
Pression

Jice Aouaire

Nicolab
Provocation

Gzenah

Yann Tisseron
Eratz Le Revendicateur

Eratz Le Revendicateur

Nathanaël Bronn






De similaires ratios sont observés parmi les autres cartes créatures de classes et neutres. Contrairement à la majorité des créatures de la version de base de Krosmaga, les illustrations des sorts ne sont pas tirés de Wakfu TCG. Nous n'allons pas ici faire la liste complète des comparaisons, car cela prendrait un temps non-négligeable. Libre au lecteur de faire lui-même la comparaison, par exemple en utilisant le site Wakfupedia.

dimanche 27 avril 2014

Les actualités sont mauvaises pour vous – et abandonner leur lecture vous rendra plus heureux

Ceci est une traduction personnelle de l'article de the Guardian :"News is bad for you – and giving up reading it will make you happier" :
http://www.theguardian.com/media/2013/apr/12/news-is-bad-rolf-dobelli

Tout le texte original est la propriété de (c) Guardian News & Media Ltd
Traduction par Raphaël Dunant.

 Les actualités sont mauvaises pour votre santé. Elles conduisent à la peur et à la violence, et entravent votre créativité et votre capacité à penser en profondeur. La solution ? Cesser complètement de les consommer.

Sur les 10'000 reportages d'actualité que vous avez peut-être lus durant ces 12 derniers mois, est-ce qu'au moins un d'entre eux vous a permis de prendre une meilleure décision sur un sujet sérieux de votre vie ? Demande Rolf Dobelli. Photographie : Guardian/Graphic






Au cours de ces dernières décennies, nous avons reconnu les problèmes causés par la surabondance de nourriture (obésité, diabète) et commencé à modifier notre alimentation. Mais la plupart d'entre nous n'ont pas encore compris que les actualités sont à l'esprit ce que le sucre est à l'organisme. Les actualités sont facilement digérables. Les médias nous nourrissent de petites bouchées de faits triviaux, friandises qui n'ont pas vraiment d'impact sur nos vies et qui ne nécessitent pas de réflexion. C'est pour cela que nous ne ressentons presque aucune saturation. Contrairement à la lecture de livres et de longs articles de magazines (qui nécessitent de la réflexion), nous pouvons absorber une quantité illimitée de flash d'actualité, qui sont comme des sucreries aux couleurs vives pour l'esprit.  Nous avons le même rapport à l'information qu'il y a une vingtaine d'années à la nourriture. Nous commençons tout juste à reconnaître la toxicité des actualités.

Les actualités trompent. Observez l’événement suivant (emprunté à Nassim Taleb) : une voiture traverse un pont et le pont s'écroule. Sur quoi les médias vont-ils se focaliser ? La voiture, la personne dans la voiture. D'où elle venait. Où elle prévoyait d'aller. Comment elle a vécu l'accident (si elle a survécu). Mais tout cela est sans importance. Ce qui est important ? La stabilité structurelle du pont. C'est le risque sous-jacent qui pourrait se cacher dans d'autres ponts. Mais ce qui est arrivé à la voiture et à son passager est sensationnel, c'est dramatique, ça porte sur un être humain (pas une chose abstraite), et l'information est très bon marché à produire. Les actualités nous amènent à vivre avec une carte des risques totalement biaisée en tête. Ainsi le terrorisme est surévalué. Le stress chronique est sous-évalué. L'effondrement de Lehman Brothers est surévalué. L'irresponsabilité fiscale est sous-évaluée. Les astronautes sont surévalués. Les infirmières sont sous-évaluées.

Nous ne sommes pas assez rationnels pour être exposés à la presse. Regarder un crash d'avion à la télévision va changer votre attitude envers ce risque, en dépit des réelles probabilités. Si vous pensez que vous pouvez contrebalancer avec la force de votre propre esprit, vous vous trompez. Les banquiers et les économistes - qui ont de puissantes incitations pour compenser les risques causés par les actualités - ont montré qu'ils ne le pouvaient pas. La seule solution : se couper totalement de la consommation d'actualités.

Les actualités sont sans importance. Sur à peu près 10'000 actualités que vous avez lues durant ces 12 derniers mois, nommez-en une qui - parce que vous l'avez lue - vous a permis de prendre une meilleure décision concernant un sujet sérieux de votre vie, votre carrière ou votre travail. La conclusion est : la consommation d'actualités n'est pas pertinente pour vous. Mais les gens trouvent qu'il est très difficile de reconnaître ce qui est pertinent. C'est beaucoup plus simple de reconnaître ce qui est actuel. Le pertinent contre l'actualité est la bataille fondamentale de notre époque. Les organisations médiatiques veulent vous faire croire que la consommation d'actualités offre une sorte d'avantage compétitif. Beaucoup le croient. Nous devenons anxieux lorsque nous sommes coupés du flot d'actualités. En réalité, la consommation d'actualités est un désavantage compétitif. Moins vous consommez d'actualités, plus grand sera votre avantage compétitif.

Les actualités sont toxiques pour votre corps. Elles activent constamment votre système limbique. Les histoires alarmantes stimulent la libération de glucocorticoïdes (cortisol). Cela dérègle votre système immunitaire et inhibe la libération d'hormones de croissance. En d'autres mots votre corps se retrouve dans un état de stress chronique. Des hauts niveaux de glucocorticoïdes provoquent une digestion affaiblie, un manque de croissance (cellules, cheveux, os), de la nervosité et une sensibilité aux infections. Les autres effets secondaires incluent la peur, la violence, perte de vision périphérique et désensibilisation aux sentiments.

Les actualités augmentent vos erreurs cognitives. Les actualités nourrissent la mère de toutes les erreurs cognitives : le biais de confirmation. Avec les mots de Warren Buffett :
« L'être humain est le meilleur pour interpréter toutes les nouvelles informations afin que leurs conclusions antérieures restent intactes. » Les actualités aggravent cette erreur. Nous devenons sujets à un excès de confiance infondé, prenons des risques stupides et évaluons incorrectement les occasions. Cela aggrave également une autre erreur cognitive : les biais d'histoire : notre cerveau se crée des histoires « ayant un sens » - même si elles ne correspondent pas à la réalité. Tout journaliste qui écrit « Le marché a évolué à cause de X » ou « L'entreprise a fait faillite à cause de Y » est un idiot. J'en ai marre de ce moyen simpliste « d'expliquer » le monde.

Les actualités inhibent la pensée. Penser nécessite de la concentration. La concentration nécessite du temps ininterrompu. Les flashs d'actualité sont spécialement conçus pour vous interrompre. Ils sont comme des virus qui volent votre attention à leurs propres fins. Les actualités nous transforment en penseurs superficiels. Mais c'est pire que ça. Les actualités affectent sévèrement la mémoire. Il y a deux types de mémoires. La mémoire à long terme possède une capacité presque infinie, mais la mémoire de travail est limitée à une certaine quantité de données éphémères. Le chemin de la mémoire à court-terme jusqu'à celle à long-terme est un goulot d'étranglement dans le cerveau, mais tout ce que vous voulez comprendre doit y passer. Si ce passage est dérangé, rien ne le traverse. Comme les actualités dérangent la concentration, cela affaiblit notre compréhension. Les actualités en ligne ont un impact encore pire. Dans une étude de 2001, deux étudiants canadiens ont montré que la compréhension diminue lorsque le nombre d'hyperliens augmente. Pourquoi ? Car lorsqu'un lien apparaît, votre cerveau doit faire le choix de ne pas cliquer, ce qui est en soi une distraction. Les actualités sont un système intentionnel d'interruption.

Les actualités fonctionnent comme une drogue. Quand une histoire se développe, nous voulons savoir comment elle continue. Avec des centaines de scénarios arbitraires en tête, ce désir est de plus en plus fort et dur à ignorer. Les scientifiques pensaient que les connexions de nos 100 milliards de neurones étaient largement figées au moment d'atteindre l'âge adulte. Aujourd'hui nous savons que ce n'est pas le cas. Les cellules nerveuses cassent régulièrement les anciennes connexions et en forment de nouvelles. Plus nous consommons d'actualités, plus nous exerçons les circuits neuronaux dédiés à penser uniquement en surface et à faire du multitâche et plus nous ignorons ceux utilisés pour lire profondément et penser avec une forte concentration. La plupart des consommateurs d'actualités - même s'ils ont été de fervents lecteurs de livres - ont perdu la capacité d’absorber de longs articles ou des livres. Après quatre, cinq pages ils se fatiguent, leur concentration disparaît, ils deviennent impatients. Ce n'est pas parce qu'ils deviennent plus vieux ou que leur agenda est plus chargé. C'est parce que la structure physique de leur cerveau a changé.

Les actualités vous font perdre du temps. Si vous lisez le journal pendant 15 minutes chaque matin, puis vérifiez les actualités pendant 15 minutes durant le repas et 15 minutes avant d'aller au lit, puis ajoutez cinq minutes ici et là quand vous êtes au travail, puis comptez aussi la distraction engendrée et le temps pour se concentrer à nouveau, vous perdez au moins une demi-journée chaque semaine. L'information n'est plus une ressource rare. Mais l'attention l'est. Vous avez adopté une attitude responsable envers votre argent, votre réputation ou votre santé. Pourquoi abandonner ainsi votre esprit ?

Les actualités nous rendent passifs. Les histoires des actualités concernent en immense partie des choses que vous ne pouvez pas changer. La répétition journalière d'actualités sur des choses que l'on ne peut influencer nous rend passifs. Cela nous écrase jusqu'à ce que nous adoptions une vision du monde pessimiste, désensibilisée, sarcastique et fataliste. Le terme scientifique est « impuissance apprise ». C'est un peu exagéré, mais je ne serais pas surpris si la consommation d'actualité, au moins partiellement, contribuait à la maladie très répandue de la dépression.

Les actualités tuent la créativité. En fin de compte, les choses que nous savons limitent notre créativité. C'est une des raisons pour lesquelles les mathématiciens, les romanciers, les compositeurs et les entrepreneurs produisent souvent leurs œuvres les plus créatives durant leur jeunesse. Leur cerveau bénéficie d'un large espace inhabité qui les poussent à trouver et à approfondir des idées novatrices. Je ne connais pas un seul esprit vraiment créatif qui est un drogué d'actualités - pas un écrivain, pas un compositeur, mathématicien, physicien, scientifique, musicien, designer, architecte ou peintre. D'un autre côté, je connais beaucoup d'esprits violemment non-créatifs qui consomment l'actualité comme une drogue. Si vous voulez avoir des anciennes solutions, lisez les actualités. Si vous recherchez des solutions novatrices, ne le faites pas.

La société a besoin du journalisme - mais d'une manière différente. Le journalisme d'investigation est toujours pertinent. Nous avons besoin de surveiller nos institutions et de découvrir la vérité. Mais les découvertes importantes ne doivent pas arriver sous la forme d'actualités. Les longs articles de journal et les livres approfondis sont aussi importants.

Cela fait maintenant quatre ans que je me suis passé des actualités et je peux voir, ressentir et rapporter les effets de cette liberté de première main : moins d’interruptions, moins d’anxiété, une réflexion plus profonde, plus de temps, plus d'idées. Ce n'est pas facile, mais cela en vaut la peine.

Il s'agit d'un extrait édité d'un essai publié initialement sur dobelli.com.
« L'art de bien agir - 52 voies sans issue qu'il vaut mieux laisser aux autres »
par Rolf Dobelli est publié chez Eyerolles (traduit de l'anglais : "The Art of Thinking Clearly: Better Thinking, Better Decisions" publié chez Sceptre).